Les longs voyages et les soirées au coin du feu sont parfois propices aux discussions, l'occasion d'apprendre des choses étonnantes au sujet des membres de la caravane.

Pour se distraire en chemin, Phylou joue au Solitaire des Rivières avec un vieux jeu de tarot incomplet dont il a brûlé toutes les cartes comportant la couleur orange. Il ne reste plus que 56 cartes. Il aimerait bien se procurer des dés pour jouer au 21 des Demi-Îles. Parfois, il s'essaie à l'Alchimie.

Sulmar grave des spirales abstraites sur des planchettes de bois. Hester compose des arrangements floraux avec les plantes sauvages rencontrées en chemin, et suspend ses bouquets dans les chariots pour décorer la caravane. Parfois, elle joue à « Qu'est-ce qu'on voit ? » avec Eudoxie, au grand dam de cette dernière.

Timéon observe la nature, et entreprend de classer les choses qu'il découvre par couleur. Il travaille son écriture, ou bien organise des batailles et courses entre des petits objets ou animaux.

Galavar s'entraîne au lancer de couteau sur de vieilles souches. Lorsqu'il est certain que personne ne le regarde, il enchâsse ses petites lunettes rondes et dessine au fusain les paysages traversés.

Timéon trouve que les adultes sont souvent maussades, voire mélancoliques. Hester confie que c'est parce qu'elle est terrifiée par sa propre mort imminente, même si elle commence peu à peu à en accepter l'idée.

Sulmar, un peu perdu, cherche une cause à poursuivre. Il envisage de se pencher sur ce qu'il nomme le « dossier Galavar ». L'intéressé évoque la Main de Rion, qui contiendrait des informations d'une grande valeur. L'appendice mécanique est actuellement attaché au petit corps momifié de Sulmar. L'évocation de cet artefact rappelle à Sulmar sa première rencontre avec cette main blanche et bleue : il l'avait trouvée attachée au cadavre de Rion dans la morgue du siège de la Fleurengrenage à la Cité d’Émeraude en Ultimois du Cactus. Il avait trébuché, posé involontairement ses lèvres sur celles de Rion, et découvert l'effet de son don de nécrodatation, qui lui avait été transmis quelques minutes plus tôt par un vieil homme croisé dans le hall du bâtiment : Salvatrix. Ce dernier quittait définitivement la Fleurengrenage après avoir été remercié, Sulmar était le jeune chasseur embauché pour le remplacer.

Suite à ces révélations, Galavar et Sulmar établissent un pacte à quatre mains : ils promettent de s'entraider pour trouver des informations au sujet des Côtes et de la Main de Rion. Une fois que la vérité aura éclaté au grand jour, ils discuteront ensemble de la suite des événements.

Galavar prétend toujours que son cœur balance entre ses obédiences à la Fleurengrenage et aux Héros du Peuple, mais en son for intérieur, le choix est déjà fait, et les Anarchistes ont le dessus. Ses pensées vont à sa meilleure amie, Deedee, qu'il n'est pas sûr de revoir un jour. Lunatique, son humeur varie du tout au tout du jour au lendemain. Il n'a plus envie de mourir comme c'était le cas au début du printemps : bouleversé par la Fin du Monde, il se sent envahi d'un devoir pressant, et s'est convaincu que lui seul peut sauver le monde.

Phyllobates vittatus est de plus en plus à l'aise avec l'idée qu'il a cessé d'être Ingouf, qu'il a pris un nouveau départ dans la vie. Il abandonne derrière lui son ancienne identité, et les dettes qui y étaient associées, en particulier envers la famille od Jihab.

Parmi les compagnons animaux tirant les chariots et transportant les sacs de la caravane, Timéon préfère sans surprise Chevaux à tous les autres. Sulmar se dit que, même maintenant, celle qu'il aimait le plus était la mule qu'il a malencontreusement tué à la Citadelle de Porcelaine il y a plus d'un an de cela, en lui faisant ingérer des comprimés de cyanure.

Hester aime bien le chameau nommé La Mule, car celui-ci semble apprécier les fleurs qu'elle glisse derrière ses oreilles, en particulier les marguerites.

Phylou apprécie les deux ponettes Justice et Vérité, qui l'écoutent avec patience lorsqu'il leur parle de ses affres batraciens. Il ressent une certaines empathie à l'égard des nouvelles mules : Trot, Trot-trop, Vas-y c'est chiant et Attends je recommence.

Galavar n'aime pas vraiment les animaux, mais il a le plus de respect pour Le Chameau car son nom indique clairement qui il est, pas de faux-semblants.

Pour un monde plus juste, Phylou pense qu'il faudrait moins d'orange, et que plus de personnes fassent des offrandes à Pipa Pipa. Timéon estime quant à lui qu'il faudrait que le monde soit dirigé par un roi philosophe. Hester dit plutôt qu'il faudrait arrêter de traiter les malades comme des pestiférés et redistribuer les richesses vers les pauvres (contrairement à l'égoïsme d'Eudoxie). Et Sulmar qu'il faudrait moins d'essentialisme et de matérialisme mais plus de communautés de pensées.

Pour Galavar, mieux vaut limiter les riches que faire la charité. Pour lui, le nivellement de la société devrait se faire vers le bas pour éviter d'entériner les écarts sociaux actuels.

Ce que l'on annonce vouloir, ou ce que l'on croit vouloir, est souvent bien différent de ce que l'on souhaite en son for intérieur.

Timéon voudrait être roi des quatrelins et marcher dans les pas d'Antarès, avoir une vie d'aventure.

Hester voudrait être aimée et acceptée, retrouver sa famille.

Sulmar voudrait rejoindre une société vome et laisser son esprit être assimilé par celui de la ruche, perdre son individualité pour ne faire qu'un avec un tout qui le dépasse.

Galavar voudrait pouvoir rentrer chez lui avec la satisfaction que tout ce qu'il a accompli n'aura pas été en vain.

Phyl, quant à lui, aimerait être accepté et reconnu sans avoir besoin de se justifier.

Timéon aime les bonbons par dessus tout, et Sulmar est de son avis : les friandises viennent apporter une touche d'originalité et de fantaisie aux rations souvent bien trop tristes.

Phyllobates vittatus commence à développer de nouveaux goûts suite à ses transformations, il n'est pas certain que ceux-ci soient encore tout à fait stabilisés. Il est prêt à tout essayer.

Ce qui manque le plus à Phyllobates vittatus, c'est la sérénité, l'insouciance, et la liberté de toute dette. Timéon regrette l'ambiance de l'orphelinat, les amis qu'il s'y était fait, et sœur Claraya. Sulmar a la nostalgie des reflets colorés des Terres Arc-en-ciel dans le ciel nocturne au-dessus de la Mer Circulaire.

Sulmar se demande pourquoi certains vomes semblent agressifs et attaquent les humains. Timéon est intrigué par le Quatuor et par l'origine des nombreuses variantes de l'humanité. Pour lui, découvrir que sa planète natale était ronde en se rendant en orbite a été un choc et une révélation (on peut en faire le tour).

Phyllobates vittatus a de nombreux questionnements au sujet du Dieu Bleu, sa mort et sa renaissance. Il s'intéresse aux grands acteurs du passé, ces êtres possiblement immortels ayant vécu et influencé l'Histoire avec un grand H. Il s'interroge sur les personnes portant un nom chargé de sens, comme La-vie-est-un-jeu, Fait-grincer-le-vent ou Mémoires-qu'il-vaut-mieux-oublier. Ces êtres semblent anciens, viennent-ils d'une autre époque ? Sont-ils tous de même nature ?

Timéon et Sulmar ont pour projet la réalisation d'un grand catalogue naturaliste qui serait à la fois un herbier et bestiaire dans lequel ils pourraient recenser les vomes et champignons qu'ils rencontrent. Ils envisagent de demander à Velena si elle pourrait également y lister les différents démons qu'elle connaît. Timéon envisage aussi de faire collaborer Marila pour la botanique.

En consultant les objectifs de la caravane, le groupe s'interroge : est-il toujours d'actualité de ramener Mémoires-qu'il-vaut-mieux-oublier à Lavi ? Ils se donnent deux nouveaux buts : à court terme, survivre dans le Sous-Monde sans lumière ; et à moyen terme, lire les informations de la Main de Rion.

Timéon élabore une Théorie des Mondes selon laquelle plusieurs mondes coexisteraient au sein de l'univers connu. Peut-être que la Fin du Monde ne concerne que l'un d'entre eux ?