Sophronia et Érutan répètent l'entretien diplomatique qui est à présent imminent. Ils s'accordent finalement sur une stratégie de mensonge en se servant de la parole de Caliban qui leur est prêtée pour placer leurs pions. Érutan est désigné naturellement comme ambassadeur en chef tandis que Sophronia reste à portée de chuchotements. Velena, Galavar et Hester restent en retrait. Nous sommes introduits dans un vaste penthouse au sommet du plus haut gratte-ciel de la ville, face à Madame Étoile Rouge, son blaireau de compagnie et 4 gardes. Érutan commence par une impressionnante révérence avant de se présenter. Madame Étoile Rouge ne peut s'empêcher de noter une différence d'approche par rapport à la précédente délégation, dans un caravanien fort accentué. Érutan justifie ce souhait de paix, prospérité (sic) commune et confort matériel par le besoin de Caliban de disposer d'une source énergétique suffisante pour déplacer un golem. Madame Étoile Rouge demande si c'est pour ouvrir le coffre, quel type d'énergie et croit deviner que les cousins de Caliban gagnent du terrain sur lui et intensifient leur siège, le mettant en situation de faiblesse, et par conséquent elle en position de force pour ces nouvelles négociations. Erutan rentre dans son jeu et concède le besoin d'une batterie et parvient même à négocier une expédition commune contre la moitié des sources d'énergie des Trois-Bâtons.

Les deux parties sont sur le point de parvenir à un accord lorsqu'un poisson volant propulsé vient exploser l'étage de la négociation, fendant le sol et le plafond du penthouse, séparant deux groupes : Érutan plaqué au sol par Sophronia avec Madame Étoile Rouge blessée et son blaireau intact se retrouvent isolés par l'éboulement du toit. Dans la plus grande confusion qui s'ensuit, après avoir nié l'implication dans cet attentat, et alors que d'autres poisson-roquettes s'abattent sur l'immeuble, Érutan et Sophronia se jettent respectivement sur Madame Étoile Rouge et sur le Blaireau. L'attaque surprise est un fiasco mais alors que Sophronia se heurte à un blaireau solide sur ses appuis, Érutan lance le sortilège Que-la-porte-s'ouvre-seule sur le scaphandre de Madame Étoile Rouge, dont la tête jaillit comme un bouchon de mousseux. Son féroce animal de compagnie se précipite alors sur le comédien, ivre de vengeance, et le blesse sérieusement. Mais l'artiste réussit alors une projection du blaireau qui rejoint l'air libre et l'attraction terrestre, non sans une dernière menace muette mais explicite. Pendant ce temps, Sophronia embroche la tête hurlante de Madame Étoile Rouge et va débarrasser l'étage inférieur des pisse-copies de la despote par intimidation. Les deux tyranicides s'enfuient donc à travers les étages après avoir secouru un garde qui leur indique que leurs camarades sont retournés à la caravane. N'écoutant que leur courage et leur sens du devoir, Érutan et Sophronia se dirigent alors vers le port pour tenter d'arracher la batterie du Bouclier du Collectif en profitant du chaos.

Dehors, les vomes froids, qui ressemblent à des humains qui auraient été infectés par Caliban avec des traits aquatiques, sorte de zombies cybernétiques, pilonnent les infrastructures de la ville à coupe de lance-roquette de poisson, les révolutionnaires profitent de l'opportunité sans alliance ni coordination et les différentes guildes tentent chacune de sauver leurs attributions. Ainsi, le bouclier du collectif subit une attaque des vomes froids pendant que Rigotte et ses camarades tiennent à distance des hommes en uniforme au blason d'une ventouse et d'un goupillon. Rigotte ne peut manifestement pas empêcher les vomes froids de détruire le navire et sa batterie, alors Sophronia lui confie la tête de la tyrane et dévie un premier tir de roquette-poisson par un lancer de couteau. Alors qu'elle s'apprête à tenter d'empêcher un second et dernier tir, Érutan établit une connexion synaptique grâce à son bras avec une sirène boursouflée pour une négociation hypertemporelle. La sirène bien plus belle dans l'hypertemps, se nomme Nom_Inconnu et lui apprend que Caliban avait réussi à forcer le code du coffre contenant le lumière originelle pour faire apparaître un Second soleil mais que les manigances d'un Démiurge ont permis de restaurer le verrou. Les vomes froids veulent maintenant détruire les navires pour éloigner les menaces. Érutan demande à la sirène de l'emmener avec Sophronia et un sac de donjon jusqu'aux Trois-Bâtons en sécurité en échange de les laisser détruire la batterie du Bouclier du Collectif. Nom_Inconnu accepte et scelle le pacte avec Érutan par un baiser avec la langue. Dans la seconde suivante Érutan se précipite sur Sophronia qui assiste impuissante et incrédule à la destruction de la batterie et du golem par les vomes froids.

Et c'est ainsi qu'Érutan et Sophronia se retrouvent le lendemain au pied d'une falaise de 200m, sans anfractuosité ni tunnel, les pieds dans l'eau, au cœur des miasmes draineurs d'âmes et d'un vrombissement sourd. Sophronia proteste auprès de Nom_Inconnu et du triton moustachu qui les ont conduits jusqu'ici pour finalement obtenir de se faire déposer sur la plage du vicaire, à 2 jours de marche des bâtons mais hors des miasmes. Les vomes froids repartent en nous mettant en garde contre les autodozers déments qui charrient des dunes de graviers colorés. Nous apercevons parmi les dunes une structure ressemblant à un radar en pierre, nommé l'oreille du vicaire et décidons d'aller y jeter un œil. Nous y découvrons une parade de crabes vomes blanchâtres qui tournent dans la structure, autour d'un escalier qui descend sous l'oreille. Nous montons le bivouac ici en attendant une météo plus clémente aux Trois-Bâtons.

A l'aube, les crabes se dirigent en file indienne jusqu'à la plage tandis que 5 vômes froids sortent de l'eau font un signe dans notre direction mais aussi vers un autodozer et se dirigent finalement vers ce dernier, le prennent d'assaut et parviennent à le neutraliser, arrachant et emportant avec eux ses composants électroniques. L'accès à l'escalier est à présent libre et une lueur bleutée luit en bas des marches où un léger bourdonnement est aussi perceptible. Nous descendons munis de la perche télescopique pour trouver une salle autour d'un bassin carré de 8m de côté rempli d'eau irradiant la couleur bleutée, entouré de 4 piliers gravés de bas reliefs. Une passerelle relie un bord à un îlot central noir de sang séché. Un couloir cylindrique s'ouvre sur le mur opposé à l'entrée. Érutan scrute avec attention les gravures et découvre une sorte de saga mettant en scène une personne excentrique portant une haute coiffe (nommons la “Vic”).

• Sur le premier pilier, des oiseaux chantent dans une première scène, puis une autre scène montre Vic chantant avec les oiseaux et enfin des oiseaux se posent sur Vic, attirés par son chant.
• Le deuxième pilier figure Vic regardant une bataille sur un promontoire / un chef se fait décapiter / Vic regarde le champ de bataille désert / Vic contemple un mur vierge / le mur est peint de la scène de la bataille avec la décapitation.
• Quant au troisième, Vic observe une statue humaine à tête d’alligator, gravée de symboles hiéroglyphes, puis Vic reproduisant les mêmes symboles sur une demi page et une écriture de l'autre côté.
• Pour finir, le quatrième pilier livre Vic regardant un arc-en-ciel à 12 bandes, Vic refusant des cadeaux au cours d'un banquet, Vic méditant au fond d'un lac et Vic levant les bras au ciel, vers un soleil plus grand que nature.

Érutan décide d'analyser l'eau lumineuse du bassin mais ses nanites sont détruites et lui-même ressent un vif mal de tête. Nous nous approchons donc du couloir cylindrique mais les dalles de devant sonnent creux sous la perche. Nous sautons alors par dessus pour pénétrer le couloir. Erutan ouvre la marche en tâtant la paroi en spirale jusqu'à ce que nous entendions un léger bruit de succion et que la perche s'englue dans quelque chose. Le couloir est pourtant transparent et descend en un colimaçon à pente douce. Nous optons alors pour un repli puis décidons de jeter une flasque d'huile enflammée après que nos marques de farine se soient faites nettoyées par succion. La gelée transparente s'embrase et se vitrifie presque instantanément. Il nous faudra alors plusieurs heures de déblayage de verre pour finalement accéder à une salle au dessous de la première, dans laquelle se trouvent 3 coffres gravés et un sarcophage à couvercle de verre, laissant voir une femme mécanique corrodée branchée au sarcophage, semblable à Vic. Le sarcophage porte une inscription ressemblant à du Suinien mais aucun des symboles ne figure dans les Feuillets Épinglés du Journal de Laxmi Guptra Dahl. Afin de tenter de réveiller Vic, nous entonnons quelques chants d'oiseaux sans succès. Érutan passe la main sur le couvercle et ouvre le sarcophage sans effort. À bout de patience, Sophronia se saisit de Vic, et lui pose la main sur chacun des coffres, qui dévoilent alors des tas de composants électroniques remarquablement conservé dans une sorte d'huile camphrée, et qui pourraient permettre de remonter Vic. Nous remettons tout en ordre avant de faire une nouvelle nuit pendant laquelle Érutan pourra contacter Phil dans son sommeil et lui révéler cet endroit.

Le jour suivant, nous nous mettons en route pour les Trois-Bâtons en passant par le bas plateau de l'herbe noire. Nous percevons que les motifs créés par le dunes de couleur et les autodozer doivent représenter un motif cohérent vu du ciel… L'herbe noire est constituée de seigle en symbiose avec un champignon. Mais quand Érutan envisage de s'en nourrir, celui-ci fait “Aïe”. Étonnés, nous demandons qui est là et c'est l'herbe noire elle-même qui répond et entame la discussion avec nous. Il dit s’appeler Rodolphe-Mange-5-Assiettes car il a vraiment très faim. Il aimerait découvrir le monde et lâche des spores pour cela. Ses spores infectent des créatures comme des humains, des lapins ou bien encore des daims-sangliers des Bois Chevelus, qui deviennent alors ses agents et l'aident à répandre l'anarcho-fongisme libertaire (et pas libertarien). Il adore que ses agents portent des pistolets et les a envoyé vers la mer avec de la brume (Mer Cyan). Ses ennemis possèdent des moulins (à bâ ?). Selon lui, la Galère sans fin est un marais qui pue, les Bois Chevelus sont faits de chair et contiennent le cœur de toutes les émotions, d'après ses agents sangliers-daims qui y vivent, et l'Herbe Galeuse est beaucoup plus intelligente mais aussi extrêmement sèche pire qu'un désert. Elle combattrait des trous humides dans l'air et des animaux métalliques, qui se battent déjà entre eux apparemment… Rodolphe-Mange-5-Assiettes consent également à nous céder quelques uns de ses agents lapins champizombifiés en échange de la promesse de répandre ses spores anarchofongiques libertaires quelque part dans le monde et ainsi répandre son idéologie.

Nous bivouaquons sur une pierre plate désignée par Rodolphe pour faire cuire les lapins quand nos apercevons un groupe de 3 semi-nomades et 2 doujnous venir à notre rencontre. Leur attribut semble être une calotte par dessus une coiffure de tresses géométriques. Sans prononcer un mot, nous partageons leur soupe de panais. Nous leur tendons un demi-lapin en retour et ils repartent ravis en nous saluant sans bruit, les doigts posés sur la bouche en signe de fermeture et nous laissant incrédules. La journée suivante, nous décidons de ne pas nous aventurer dans les miasmes de nouveau à l’œuvre et patientons dans une odeur de beignet aux pommes en observant les champignons montgolfières malheureusement trop hauts pour être accessibles. Érutan rêve de la météo qui sera calamiteuse, nous obligeant à avancer sous le tonnerre perpétuel en pis-aller. Les vibrations intenses du tonnerre nous procurent une sensation de motivation tandis que le bruit assourdissant couvre tous les sons. Nous finissons par arriver au pied des Trois-Bâtons sur l'un desquels est empalé Ammu et d'où tombent les ronces liquéfiantes dont les boucles téléportent ce qui les traverse. Au centre de la place triangulaire, un passage s'enfonce dans le sol en pente douce… (à suivre)